Randonnée sur le GR20 en Corse du 18 juin au 2 juillet 2023

Particiqpants : Bruno G., Claire P., Corinne J., Jacques J.

Après quelques réunions préparatoires pour se mettre d’accord sur les dates, le matériel et le planning, nous voilà  parti le dimanche 18 juin de Toulouse, direction Conca, ville de départ de notre GR20 que nous avons choisi de faire “à l’envers” dans le sens Sud->Nord afin de laisser aux névés d’altitude le temps de fondre et éviter ainsi de prendre les crampons.

On avait choisi la “formule” avec tente perso afin d’être libre et de ne pas réserver nos nuitées… mais le PNRC (parc naturel régional Corse) oblige la réservation préalable même pour le bivouac afin de limiter le nombre de randonneurs sur le GR20 qui est très fréquenté surtout à cette période.

Nous avons donc décidé de parcourir les 16 étapes en 12 jours car certaines étapes paraissent petites et peuvent  se regrouper (ha ha…)

Nous avons aussi choisi d’être libres d’avancer à notre rythme, en étant pas toujours ensemble afin de profiter parfois du calme de la nature.

J1 Lundi 19 juin  Conca - Paliri - 13.5km - 1185md+ 360 md-

1er jour avec un soleil radieux, le paysage est splendide, on distingue 2 types de roches, des rochers granitiques arrondis et des roches rouges plus effilées qui dessinent une belle ligne de crête.

1er bain dans une vasque au pied d’une cascade, montée du 1er campement au refuge de Paliri et 1ière douche gelée, il va falloir s’y habituer. Charcuterie et fromage Corse au menu, le ton est donné dans la joie et la bonne humeur.

J2 Mardi 20 juin   Paliri - Asinau- 12km - 1200md+ 730md-

Nous choisissons la variante pour passer par les aiguilles de Bavella, un coup de sirocco qui durera 3 jours nous amène du sable du Sahara, le ciel et l’horizon sont voilés mais ça ne gâche pas notre plaisir, au loin on aperçoit le refuge de ce soir et la montée du lendemain.

Le rituel se met en place : baignade dans les vasques fraîches, installation du campement, douche froide, repas au refuge (bondé) et dodo tôt car on se lève tôt le lendemain matin.

J3 Mercredi 21 juin   Asinau - Usciolu - 17km - 1200md+ 1050md-

Départ 6h car on a décidé de prendre la variante par le Monte Incudine et d’aller directement au refuge d’Usciolu sans passer par Matalza qui ne présente aucun intérêt.

La 1ière montée est rude et on pense à ceux qui la descendent en pleine chaleur ou sous la pluie, ça ne doit pas être rigolo.

Le chemin par cette variante est peu fréquenté et agréable, plus loin on retrouve le tracé officiel et on fait une halte dans une petite prairie arborée près d’une source ou l’on récolte quelques tiques puis on repart pour les 2 dernières heures du parcours sur une crête tantôt en face Est tantôt en face Ouest, c’est joli mais un peu laborieux, cette crête est réputée dangereuse par temps d’orage, mais là il fait beau, donc tout va bien.

Au refuge d’Usciolu, Il y a beaucoup de monde blessé, entorses, chevilles gonflées, strap sur les genoux… on se demande si on va finir comme ça !

 

J4 Jeudi 22 juin  Usciolu - Prati - 12.7km - 1060md+ 986 md-

On continue la crête d’hier, pas de point d’eau sur cette étape, c’est caillouteux et venté, le paysage est magnifique, un gros éboulis à traverser, 2 mouflonnes perchées sur la crête regardent les randonneurs passer sur le sentier en contrebas.

J5 Vendredi 23 juin  Prati - Capanelle - 18km - 767 md+ 1000md-

Plus de nuage de sable, la visibilité est redevenue normale et claire, lever de soleil sur la mer ou l’on distingue à peine la côte Est.

Peu après le départ, on aperçoit au loin notre destination de demain et après-demain, c’est loin !

Après une pause au Col de Verde, on croise des cochons sauvages qui errent paisiblement dans la forêt, puis on abandonne l’idée de la variante du Monte Renoso car cela nous rajouterait 5 heures ce qui est trop. C’est donc par l’agréable sentier forestier que l’on rejoint la station de ski de Capanelle et son gîte qui grouille de monde.

Soirée sympathique et nuit agitée, finalement c’est bien mieux de dormir sous tente.

 

J6 Samedi 24 juin  Capanelle - Vizzavona - L’Onda - 22.7km - 1356md+  1571md-

Départ en décalé à l’aube vers 5h, le groupe passera la journée sans trop se voir, d’un côté détour par Vizzavona pour acheter un pique nique, de l’autre baignade vers la cascade des anglais puis remontée de la vallée jusqu’à la pointe Muratello et rude descente vers le refuge de l’Onda ou l’on se retrouve tous pour déguster des lasagnes au brocciu longuement attendues.

On se rend compte que doubler les étapes n’est pas si simple, on n’avait pas bien anticipé la fatigue infligée par le poids du sac en version bivouac.

J7 Dimanche 25 juin   L’Onda - Pietra Piana - 10.5km - 929 md+  464md-

Après un petit dej laborieux, les gardiens n’ayant pas décuvé de la veille, on descend dans la vallée pour se baigner dans une belle vasque ou l’eau est à 7°c, ensuite on remonte dans le bois vers Pietra Piana et on dîne au bord de l’eau,avant d’attaquer la montée de  800md+ jusqu’au refuge qui domine la vallée.

Ici, douche chaude et repas expédié par le gardien car 2 services prévus, ce soir c’est soupe, lentilles et mousse chocolat, pas de rab, au lit tôt car demain réveil 4h et journée double étape.

J8 Lundi 26 juin   Pietra Piana - Manganu - Castel Di Vergio - 25.3km - 1054 md+  1050 md-

Journée splendide, on parcourt la crête qui surplombe le lac de Capitello, un petit passage délicat avec une chaîne pour remonter, on passe la brêche et entame la descente dans les cailloux vers le refuge de Manganu.

Une petite baignade et un snack plus tard, nous voilà repartis pour la deuxième étape jusqu’à Castel Di Vergio, changement de paysage, vaste prairie puis montée vers le lac de Nino et ses pozzines, sortes de petits lacs tourbeux puis descente et  immersion en forêt pour rejoindre la station et son bivouac tout confort.

J9 Mardi 27 juin  Castel Di Vergio- Tighiettu - 14km - 1006 md+ - 722 md-

Ce matin, après un petit bain, on trace tout droit en fond de vallée pour éviter le refuge Ciuttulu di i Mori, le terrain est très fleuri, genêts jaune, thym mauve, fleurs blanches endémiques, puis on déjeune au col dans des vapeurs assomantes de fromage corse et on redescend dans des cailloux de toutes les couleurs, rouge, jaune, orange, vert, noir, c’est un festival de caillasse, il fait chaud, les genoux tirent, on sent la fatigue de la longue étape d’hier, puis on traverse une forêt de pins laricios un peu déplumés et on remonte faire une pause à la bergerie de Ballone avant de prendre un deuxième bain et rejoindre le refuge niché un peu plus haut.

Repas servi par les 2 fils du gardiens dont le plus jeune (14 ans) apprend le métier et ne se fait pas prier pour pschitter de l’eau de vie dans le gosier des randonneurs ou pour les engueuler quand ils n’ont pas fini leur copieux plat de pâtes.

J10 Mercredi 28 juin   Tighiettu - Monte Cinto - Ascu Stagnu - 10km - 1261md+  1500md-

Départ 6h30, le vent est tombé, il fait beau et clair, 2 heures de montée dans les cailloux avec un peu d’escalade facile puis un pierrier bien tracé et stable, arrivés au col Bocca Crucetta à 2456m, vue splendide sur le lac du Cinto et ses quelques névés, plus loin on aperçoit le Monte Cinto, on redescend un peu en désescalade puis on remonte à la pointe des éboulis (2607m) ça fait 1000md+ depuis le refuge.

De là, aller-retour au Monte Cinto qui ne paraît pas être très loin à 2700m d’altitude, donc juste 100md+ à parcourir ! on monte, gravit un éperon rocheux en pensant arriver au sommet mais une fois en haut, non il y a un autre éperon plus loin et plus haut, donc il faut redescendre et remonter. Au suivant idem, puis idem … c’est une blague ! À chaque fois que l’on croit être arrivé, c’est toujours plus loin.

Déconcentré par cette blague que nous fait le toit de la Corse, nous quittons le tracé et nous retrouvons bloqués sur un éperon sans issue, petit demi tour, désescalade par le côté et nous rejoignons les marques qui nous amènent au sommet plus facilement.

De retour au col, nous déjeunons en compagnie d’un choucas et entamons la descente sur un pierrier instable ou l’on “ski” un peu dans les cailloux, c’est plus souple pour les articulations.

Cette descente s’avère longue et un peu laborieuse avec quelques passages paumatoire et quelques chaînes qui doivent aider les jours de pluie car ces roches doivent être glissantes.

Baignade dans une vasque à l’eau glacée et arrivée à la 3ième et dernière station de ski du GR, Ascu Stagnu.

Ce soir on débat de l’avis d’orage du lendemain 14h et de la stratégie de replie par le chemin des mulets via Bonifatu afin d’éviter d’être sur les crêtes au moment de l’orage.

 

J11 Jeudi 29 juin  Ascu Stagnu - Carozzu - Ortu di u Piobu - 13.2km - 1658md+ 1554 md-

Départ 5h30, raide et dure montée vers la bocca di stagnu, il fait chaud,  arrivé au col, sur le versant ouest il y a une mer de nuage, c’est magnifique, on redescend dans la vallée caillouteuse avec de grandes dalles, jusqu’à la passerelle de Spasimata ou on se baigne à 9h30 et on fait le point sur la suite, crête ou pas crête… les envies sont divergentes et nos chemins se séparent le temps de finir cette étape.

 

J12 Vendredi 30 juin   Ortu di u piobu - Calenzana - 13km - 339md+  1591md- et retour Calvi

L’orage prévu pour 10h éclate à 7h15, l’occasion de sortir la gore tex du sac afin de ne pas l’avoir transportée pour rien pendant 12 jours, il fallait bien arroser ce dernier jour.

Le groupe se retrouve sur le chemin mare a mare et nous passons la ligne d’arrivée ensemble, en forme, sans blessure et surtout heureux d’avoir terminé cette belle aventure que nous célébrons sur la place du village de Calenzana.

Nous rejoignons Calvi pour nous baigner et profiter d’un repos bien mérité.

Le GR20 en quelques chiffres : 12 jours, 180km,  13000md+-, 12 baignades, un nombre infini de rires, de sourires et de très bons moments.

 

Samedi 1er juillet  Calvi - Sémaphore de Revellata - 15km

Comme on n’est pas fatigué, randonnée de récupération active sur le sentier littoral jusqu’au phare de Revellata puis baignade et apéro dinatoire depuis la citadelle de Calvi avec un coucher du soleil remarquable.

  

Dimanche 2 juillet Retour à Toulouse

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 Corinne.