Durée : 2 jours, le samedi 30 et le dimanche 31 juillet 2022

Discipline : alpinisme rocher

Lieu : Vallée d’Ossau

Noms des courses :

Samedi :  Pic du Midi d’Ossau - Doigt de Pombie – Voie « Face Est » - 350m / TD

Dimanche : Pic du Midi d’Ossau – Face Est – Voie Fouquier – 700m / D

Encadrant : Alexis COURNET

Participants : Guillaume, Etienne, Pierre.

Conditions météo : ciel bleu et température chaude le samedi, caniculaire le dimanche

Lien photos :

https://photos.app.goo.gl/ibV2tj5kMqg4jLwT7

Descriptif général :

L’objectif de la sortie est de vivre joyeusement une nouvelle expérience en matière d’escalade dans ces hauts lieux du Béarn appelés la muraille de Pombie ou plus communément le Pic du Midi d’Ossau.

Il s’agit d’une aventure selon un format « coupe double ». Tout d’abord, lors du premier jour, il convient de parvenir à livrer un corps à corps résolument physique et techniquement exigeant au sein de l’antécime, auréolé d’un lichen jaune moutarde, le Doigt de Pombie, éperon altier accroché à la face Est de l’ancien volcan Géant de Pierre.

Puis, au cours du second jour, le projet collectif consiste à arpenter une longue voie historique physiquement et techniquement plus accessible que sa voisine de gauche du Doigt de Pombie, mais incomparablement plus longue et encline à mobiliser le sens de l’itinéraire.

En somme, sur cette face sauvage et lumineuse de la face Est du Pic, nous souhaitons vivre une double expérience qui mobilisera davantage les compétences du corps le premier jour et qui exercera l’esprit et sa sagacité montagnarde le second jour.

Un bivouac dans la zone du refuge de Pombie, en contre-plongée de l’imposant Doigt de Pombie, permet une approche rapide pour les deux courses ossaliennes du week end. 

Déroulement des courses :

Samedi :

Nous organisons le groupe en deux cordées de deux grimpeurs avec l’objectif d’évoluer en réversible, chacun pouvant ainsi appréhender la tâche alternativement du guide et du second et de ressentir la joie de choisir l’itinéraire de passage et de poser des protections d’escalade.

La Face Est du Doigt de Pombie a ceci de particulier qu’elle emprunte logiquement une ligne de faiblesse s’apparentant, sur trois sublimes longueurs, à un système de fissure dièdre remarquable. La technique à utiliser est celle du Dülfer. Le corps se place perpendiculairement à la fissure, laquelle laisse place aux mains dont l’action est de serrer fort le rocher afin de permettre la montée progressive des pieds posés soit à plat, soit de manière souvent précaire. Les trois longueurs L2, L6 et L7 représentent des passages avec une difficulté obligatoire à franchir (6a+ de type Ossau) tout à fait jubilatoire et en lien avec le niveau technique du groupe constitué pour le week end. En effet, Pierre, Guillaume et Etienne, s’emploient avec zèle et précision dans le franchissement de ces longueurs typiques du style fissure.

Nous parvenons au sommet du Doigt qui veille avec bienveillance sur les plaines de Pombie. De ces vastes espaces herbeux élégamment vallonnés, retentissent les cloches polyphoniques des bêtes qui paissent sereinement malgré un soleil écrasant. Cette symphonie nous pourrions qualifier à juste titre de « pastorale » remonte de la terre vers le ciel, où, frêles et modestes montagnards que nous sommes, tentons de nos hisser.

Le retour vers le sol se réalise par le biais de rappels successifs décalés de la ligne de pente. Malgré cette précaution, nous écopons de quelques chutes de pierres provenant de cordées situées au-dessus de nous, le passage des pierres dans l’air n’est pas sans rappeler les « serpents qui sifflent sur nos têtes » raciniens.

Arrivés sur le sol ferme, nous empruntons fourbus la sente de retour qui se faufile dans le chaos des imposants blocs de pierre aux dimensions cyclopéennes vers le refuge. Nous ne pouvons résister à la douceur d’une baignade revigorante au sein du lac de Pombie. Le Pic du Midi d’Ossau se dérobe progressivement à notre vue en se parant des fumeroles et des nuées diaphanes provenant de la brise de vallée. Il est temps pour nous d’assister au spectacle majestueux de la fin de jour en pareil lieu et de préparer la suite de notre chevauchée pyrénéenne du lendemain tout en se remémorant autour du pot de l’amitié les moments exquis de cette divine journée.

Dimanche :

Après une douce nuit au bivouac, nous nous mettons en route dès potron-minet vers la face Est du Pic et plus précisément vers la voie historique la Fouquier. Cette longue voie offre diverses possibilités de passages et laisse ainsi libre court à la créativité dans la recherche d’itinéraire. Elle offre la possibilité d’atteindre le graal du sommet, contrairement à bon nombre de voies ossaliennes qui se terminent sur des antécimes.

Les cordées progressent en exploitant au maximum les longueurs de corde et utilisent parfois l’assurance en mouvement (l’évolution en corde tendue). Dès les premières longueurs, une vaste dalle aux couleurs roses et saumon se présentent sous nos doigts et chaussons. Quelques fins pitons dépassent de l’échine minérale et indiquent par leur présence la tendance d’un chemin à emprunter. Cette grande face s’illumine à la faveur d’un soleil levant déjà puissant et intense et révèlent ainsi ses innombrables couleurs chatoyantes. 

Les cordées évoluent dans une ligne semblable mais réalisent cependant ses relais sur des zones voisines pour un meilleur confort et une gêne minimale. La journée se déroule merveilleusement même si un des membres de chaque cordée est en proie à des incommodassions digestives inexpliquées obligeant à se positionner en second.  Le dernier quart de la voie se redresse et offre un florilège d’escalades montagnardes telles que les cheminées-dièdres évitant les faces raides ou les surplombs menaçants. Après avoir franchi une très large fissure pourvue d’un chemin dissimulé entre deux éperons, nous rejoignons la lumière sommitale et nous prenons enfin pied sur le rein de Pombie après la réalisation de 16 longueurs d’escalade totalisant près de 700m d’ascension. La pointe de France et d’Espagne, points culminants du Pic, ne sont plus qu’à quelques longueurs de marche par la voie normale.

Nous empruntons le chemin de descente profondément fatigués avec une gorge asséchée par un air chaud brulant. Nous constatons que le premier des trois rappels des trois cheminées a bien été supprimé, comme les récits récents l’avaient plus ou moins décrit. Pourquoi avoir déposé ce rappel qui permettait aux cordées les moins expérimentées de sécuriser leur descente ? Nous proposons à un couple de randonneurs étrangers quelques peu éreintés de bénéficier de notre corde pour regagner le sol ferme sur le dernier rappel de la voie.

Nous voilà de nouveau sur l’itinéraire de descente vers le refuge. Nous reconstituons le sac en y intégrant les affaires du bivouac laissées sur site durant la journée. S’ensuit alors la lente descente vers les pentes d’Anéou. Nous finissons par rallier enfin notre voiture juste avant l’arrivée de la nuit. Il conviendra de prendre la route pendant près de 3 heures 30 sans sombrer dans le sommeil et arriver ainsi à bon port à la ville rose.  

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