CR UF TA Caroux 14-15 mai 2022 par Ferdinand K.

 

Le Caroux, encore et toujours un magnifique terrain d’aventure

UF Alpinisme En route vers l’autonomie en terrain d’aventure

Encadrants : Ferdinand Kerssenbrock, Dominique Bernard

Participants : Bénédicte, Fanny, Valérie, Maxime, Pierre et Rémy

Faute d’avoir pu organiser ce week-end de formation « En route vers l’autonomie en terrain d’aventure » en novembre dernier (météo), nous l’avions reporté à ce week-end de mi-mai. Bien nous en a pris ! Entre le changement de destination (Caroux) et la météo quasi estivale, les ingrédients étaient réunis pour en faire un week-end idyllique.

Départ programmé le vendredi à 18h pour éviter un lever aux aurores et profiter de l’accueil du camping du Caroux pour un démarrage en douceur le samedi matin. Logistique de transport un peu chamboulée à la dernière minute pour transporter Tristan et Loïc, deux jeunes du groupe Espoir Escalade Occitanie qui souhaitent profiter d’un véhicule pour aller pratiquer l’escalade en terrain d’aventure en autonomie. Après avoir récupéré les pratiquants à Jules-Julien, direction chez Valérie, du côté de Villefranche-de-Lauragais pour un changement de véhicule plus adapté à notre effectif. Après quelques détours, nous arrivons à bon port à 21h20… Dominique étant arrivé sur place 50 mn plus tôt. Montage de la tente avant la nuit, puis repas, l’occasion de faire connaissance.

Samedi matin, réveil pas trop matinal (en théorie, car avec le soleil, tout le monde est débout vers 7h), pour un briefing sur les objectifs et le déroulement du week-end de formation, puis constitution des cordées. Bénédicte et Fanny qui ont déjà une expérience du terrain d’aventure, constitueront une cordée autonome. Pierre et Rémy partiront en cordée de trois avec Dominique, tandis que Valérie et Maxime progresseront avec moi.

Programme annoncé : samedi matin, ateliers pratiques au site école de la tête de Braque, après-midi ascension de l’arête SE de cette même tête, semi-équipée. Dimanche, deux options : l’arête des Charbonniers ou l’aiguille à Marcel au pilier du Bosc, toutes deux totalement en terrain d’aventure (TA).

Fanny qui connaît déjà le site de la tête de Braque, nous guide jusqu’au rocher école. Là, avec Dominique, nous organisons plusieurs ateliers pratiques : nœuds, réalisation du relais en grande voie et en terrain d’aventure, puis points d’assurage en progression (coinceurs, becquet, lunule, arbre…), organisation du matériel sur le baudrier... C’est évidemment la pose de coinceurs et friends, puis la réalisation du relais sur ces points et le démontage par le second de cordée qui constitue le cœur de ces ateliers pratiques. Pour se mettre en confiance sur ces points amovibles, quelques-uns testent la progression en « artif » d’un point à l’autre, histoire de vérifier qu’ils tiennent vraiment… et découvrir une possibilité de se sortir d’un mauvais pas.

Après la pause-déjeuner, direction l’arête SE (AD, 5L, 5b max, semi TA). La cordée de Dominique part en premier ; c’est à Rémy que revient l’honneur de faire la première longueur en tête (5b). Pierre réalisera la suivante et ainsi de suite jusqu’au sommet ; Dominique restant en second de cordée afin de laisser ses stagiaires progresser au maximum en tête. Fanny et Bénédicte suivent de peu. Puis, je démarre dans la première longueur afin de laisser Maxime prendre la tête dans la deuxième (5a). Les longueurs s’enchaînent sans encombre. La très belle quatrième longueur où les cordées se retrouvent au relais est l’occasion de quelques photos toujours esthétiques.

À l’avant-dernier relais, nous retrouvons nos jeunes Espoirs qui, après un départ matinal (7h), ont enchaîné les voies Desmaison (D+, 5L, 6a et du Fou (D+, 6L, 5c) et sont en train de réaliser la Directe SE (TD-, 5L, 6a) et – pour faire bonne figure – finiront par l’arête SE avec variante sous la tête, juste le temps que nous finissions la nôtre. Soit 510 m d’escalade en TA sur 26 longueurs…

Les deux premières cordées de la formation sortent par l’itinéraire classique à gauche de la tête, tandis que j’opte par la variante de droite sous la tête de Braque. C’est Maxime qui s’y colle, il rejoint la vire qui passe sous la tête, pose utilement un friend à l’angle d’entrée de la vire pour limiter le tirage de la corde, progresse sur l’étroite corniche où il faut se baisser pour progresser, puis disparaît de la vue du relayeur. Sa voix s’étouffe puis disparaît presque complètement : il va falloir se passer d’échanges verbaux… Au bout d’un certain temps un « En » suivi d’un « Et » se font entendre. Je comprends : « Ferdinand, Vaché ! ». Dans le doute, je garde la corde dans le reverso et la laisse filer ; elle coulisse rapidement et régulièrement, les conseils des ateliers ont porté, un mètre avant la fin je libère la corde. Vient le tour de Valérie d’y aller, pas trop rassurée. Je la rejoins sur la vire pour lui montrer le pas en descente et la rassure pendant sa progression. À l’angle de la vire, elle découvre le court mur bien vertical. Un moment de doute la parcourt ; je lui montre les prises de pieds et de main et elle se lance. Elle s’élève sans difficulté. Un dernier pas au-dessus du vide lui demande de puiser encore un peu dans ses ressources mentales, puis c’est le relais final, l’enchaînement des deux rappels et nous retrouvons le reste du groupe. « Tout va bien Valérie ? » « Oui, c’était magnifique ! », répond-elle un sourire radieux qui illumine son visage.

Au camping, le debriefing autour d’une bière glacée bienvenue permet de faire le point sur la journée et de répondre aux questions des stagiaires. Fanny, consultant le livret de formation : « Qu’est-ce que l’effet poulie ? ». Moment de blanc entre moi et Dominique... Puis me revient la réponse de Tristan l’année précédente lors d’une sortie TA au Caroux à cette même question ? Réponse, puis vérification dans le Mémento alpinisme. Correct, ouf l’honneur est sauf…

Dimanche, le départ est prévu à 7h. Au programme : arête des Charbonniers, répartis en 4 cordées de deux. La (relative) proximité de la voie, l’absence de déplacement en voiture et surtout le bon déroulement de la première journée nous font opter pour cette classique des voies en terrain d’aventure accessibles au plus grand nombre. Juste un moment de doute quand Bénédicte – qui a regardé les topos postés sur Camptocamp la veille au soir – nous montre un compte rendu qui fait état d’un éboulement au départ de la voie. Après avoir consulté les derniers compte-rendus (surtout celui daté de début mai d’un encadrant venu en repérage annonçant « rocher excellent »), nous maintenons l’objectif de la journée, au risque de choisir un plan B le cas échéant. En 1h10, nous sommes au pied de la voie. L’itinéraire est sain, pas besoin de plan B. La première cordée, Fanny et Pierre, part rapidement. Suivi de Dominique et Bénédicte. Puis, Rémy et Maxime. Et, enfin, Valérie et moi. Il se passe une heure entre le départ des premiers et le nôtre. Face à la voie, Valérie se décide à partir en tête alors qu’elle préférait initialement rester en second. Elle rejoint aisément le premier relais. L’ascension se déroule sans encombre pour nos quatre cordées, simplement rythmée par les messages diffusés dans les deux paires de talkie-walkie judicieusement répartis entre les binômes. Les premiers signalant aux suivants les écueils ou les légères erreurs d’itinéraire à corriger. La seconde longueur, avec son passage en traversée au-dessus du vide du ravin des Charbonniers est superbe. Il faudra attendre un peu sur la vire, heureusement confortable, que les deux cordées précédentes remontent cette longueur avec ce joli passage en dièdre puis fissure. De mon poste de « voiture-balai », j’observe avec satisfaction le choix des emplacements de protection de la cordée qui précède et les belles lignes sans zig-zag que font les cordes à double, chacune de leur côté. Les ateliers d’hier matin ont été bien assimilés...

La suite est un peu moins difficile. Une cordée qui piétinait derrière nous depuis le départ en profite pour partir en corde tendu et remonter le peloton, sans jamais nous déranger. Nous arrivons au pied de la dernière longueur où nous retrouvons Maxime et Rémy qui attendent que Bénédicte franchisse cette superbe arête verticale bien effilée.Un autre tandem de grimpeurs en profite lui aussi pour nous doubler par la droite. Ça commence à faire du monde, les cordes passent à gauche et à droite de notre relais… Puis vient notre tour de franchir ce dernier ressaut. Un final de toute beauté. Les trois autres cordées nous attendent au sommet, à l’ombre bienvenue de chênes vert. Le temps d’avaler notre sandwich et de lover les cordes, il faut déjà redescendre. Dominique nous guide à travers l’itinéraire bleu, alternative plus sûre que la descente par le ravin des Charbonniers et plus rapide que la combinaison piste des Aiguilles et sentier des Gardes. Une heure plus tard, nous nous rafraîchissons dans le ruisseau d’Héric en amont de la tour Carrée d’Aval. Le temps de sécher, nous en profitons pour faire de debriefing de ce beau week-end de formation : les stagiaires ont tous validé leur UF haut la main. Il est temps de rentrer sur Toulouse la tête remplie de belles images et surtout riches d’enseignements à méditer et pratiquer sans brûler les étapes...

Ferdinand K.

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