Vendredi 29 mars : De la Meije au Viso
Initialement, nous devions aller faire le tour de la Meije mais, la quasi totalité des refuges de l'Oisan sont restés fermés car les conditions météo ont interdit tout héliportage pour préparer les ouvertures de refuge.
De plus, le BRA annonce un risque 4 avec une chute de 60 cm de neige entre jeudi et vendredi.
Nous préférons donc nous replier sur un massif où il a beaucoup moins neigé à savoir le Queyras
Le tour du Viso, à cheval sur la frontière italienne semble être un bon compromis même si la météo est mauvaise demain samedi.
Programme prévu : nuit de vendredi à Guillestre.
Samedi montée au refuge du Viso (la météo annonce plutôt du mauvais temps)
Dimanche, traversée de la frontière par le col de la Traversette puis nuit au refuge de Sella.
Lundi, du beau temps est annoncé. Nous longerons le Viso par l'est puis le sud et enfin l'ouest pour rejoindre le refuge non garde de Vallente.
Mardi, mauvais temps annoncé : passage de la frontière et retour aux voiture à Echalp (près de Ristolas).
Le groupe est compose de Sebastien Recizac, Aude, Stéphane Choisnard, Xavier Riesco,  Régis Troliet et moi même.

Samedi 30 mars : Des perspectives peu propices
Apres une nuit à l'auberge de jeunesse de Guillestre, nous partons de bonne heure vers Echalp, point de départ du tour du Mont Viso.
Il se met à neiger juste au dessus de Guillestre et bien avant Ristolas, la neige tient sur la route mais nous avançons sans trop d'encombres 
Le départ vers le refuge gardé du Viso se fait sous une abondante chute de neige.

Petit à petit, le temps se lève et nous finissons cette longue marche d'approche sous le soleil.
Le Viso se dévoile enfin. C'est un sommet impressionnant qui nous domine de plus de 1 500 m.

Au refuge, les nouvelles ne sont pas bonnes.
Le passage clef du tour, le col de la Traversette qui est suspendu au-dessus dune barre de 150 m, n'a été franchit qu'une seule fois mi mars par un guide. Par ailleurs, un autre guide à essayé de le franchir avec ses clients ce samedi et il  a préféré renoncer devant une énorme plaque à vent qui barre le passage.
Les itinéraires alternatifs nous font perdre au moins une demi-journée et ne sont pas moins dangereux. Les groupes présents au refuge renoncent au tour du Viso d'autant que la météo annonce désormais une dégradation pour le lundi.
Nous décidons néanmoins d'aller voir ce passage quitte à renoncer et revenir au refuge du Viso puis poursuivre vers le refuge Vallante, de l'autre côté de la frontière et le lundi revenir en France par le refuge Agnel.
Je dois avouer que j'ai passe une bien mauvaise nuit pleines de doutes.

Dimanche 31 mars : Traverser la Traversette
Réveil collectif à 6 h.
Il fait grand beau.
Le stress de la veille m'a donné la migraine.
On se prépare alors que le gardien qui est guide lui aussi, nous donne quelques détails supplémentaires pour franchir la Traversette. Il est assez confiant sur nos chances de réussite mais insiste pour que nous l'appelions avec le téléphone satellite dès que le passage est franchit (les téléphones cellulaires ne passent pas dans ce secteur).
Nous partons donc assez tard  vers 8 h 45 pour rejoindre le col à 2950 soit 500 m de dénivelé. La montée se fait à un bon rythme sur une neige croutée par le vent.
Arrivé au col de la Traversette, nous découvrons le formidable panorama de la plaine du Po. Formidable n'est pas un qualificatif usurpé tant ce panorama qui se découvre devant nous est magnifique.
Nous découvrons également les 50 m de traversée au dessus de la falaise qui est sévèrement inclinée à 35 degrés. Avec Sébastien, nous nous avançons pour apprécier la pente et le manteau de neige.
Nous comprenons mieux pourquoi le guide, la veille, à renoncé.
D'abord, il n'avait pas de visibilité et cette pente est assez angoissante quand on sait ce qu il y a dessous, mais, en plus, la couche est composé de 10 cm de neige fraîche posée sur 10 cm de croûte de regel, elle même placée sur au moins 50 cm de...... gobelets.
Difficile de tenter une telle traversée aussi exposée.
Sébastien et moi décidons très vite de contourner cette pente par le haut en rejoignant l'arête puis en passant juste sous l'aiguille de la Traversette pour enfin redescendre de l'autre côté en plaçant 90 m de corde fixe.
Tout le petit groupe se retrouve sur arrête entre France et Italie.
Apres avoir longé par le haut la pente de neige, j'installe un premier relai pour aller à l'aplomb de la descente. J'y trouve un beau bloc sur lequel je place une sangle.
Je raboute les deux cordes de 30 m et je descend assuré du haut par Xavier puis Sébastien. Au bout de 30 m, j'installe un point d amarrage avec le Dead Man. Et je continue ma descente. Un peu plus bas, je crève la croûte de regel et je me retrouve dans une neige sans aucune consistance jusqu'à mi cuisse voire jusqu'à la taille.
J'installe un dernier relai pour protéger la seconde partie de la descente de Seb qui doit passer en dernier. Les autres descendent auto assurés sur nœud Prussik ou Marchard.
Seb devait donc descendre en rappel mais au moment de défaire le relai, la corde lui échappe. 
Il devra donc descendre la première moitié en libre jusqu'au DeadMan. Dès lors, je peux  l'assurer et parer une éventuelle chute ou un départ de plaque.
Finalement, tout se passera bien même si Seb, un peu stressé tape à grand coup de crampons dans la pente pour s'assurer qu'elle tient et faire par là même, de grosses marches.
Cette opération de contournement en piolet-crampons avec les skis sur le dos et 90 m de corde fixe nous aura pris deux bonnes heures. Nous rechaussons les skis sur une épaule et entamons la descente sur une pente assez raide mais plus du tout exposée.
La neige y est excellente puis, de plus en plus croutée.
Nous allons ainsi descendre de larges champs de neige, orientés plein Est sur près de 1000 m pour rejoindre les baraquements de Plan Del Rey. C'est le moment de déjeuner et de savourer ce franchissement technique mais sécurisé.
Je sors mon téléphone satellite et tente de joindre le gardien du refuge du Viso, mais il ne décroche pas. Je laisse un message pour lui dire que tout c'est bien passé.
Vers 14 h, nous remettons les peaux pour rejoindre le refuge de Quinto Sella, refuge placé au pied du Viso à 2640 m.
Le paysage est magnifique. Nous traçons à tour de rôle dans une neige vierge au milieu de gros blocs cyclopéens en traversant de temps en temps des petits lacs gelés.
Vers 17 h 30, nous arrivons, après une longue traversée, à cet imposant refuge de 150 places qui comporte une partie hiver très propre d'une vingtaine de places.
Nous sommes seuls. D'ailleurs, depuis le départ du refuge du Viso, nous n'avons vu personne et nous ne verrons personne jusqu'a Mardi.
Une fois installé, nous sommes accaparé par une activité très basique : faire fondre de la neige et la transformer en eau bouillante.
Pendant ce temps, le soleil s'est couché et les lumières des villes de la plaine du Po se sont allumées. C'est vraiment magnifique et c'est aussi très surprenant de dominer de plus de 2000 m une aussi large plaine.
Nous étions dimanche soir à l'abri dans le refuge et nous ne savions pas que des secours pour nous retrouver avaient été déclenchés en France depuis Guillestre.

Lundi 1 er avril : Naviger sans instruments ni visibilité au milieu de barres
Il fait grand beau. La plaine du Pô a disparu sous une épaisse mer de nuage qui monte telle la marée vers le piémont et les premiers sommets.
En une heure, nous sommes sur le départ et nous bouclons le refuge.
Petit détail qui va prendre beaucoup d'importance en fin de journée : mon téléphone qui me sert de GPS traceur et de carte s'est entièrement déchargé pendant la nuit (j'avais oublié de déconnecter le positionnement GPS).
J'essaye de le ranimer avec mon panneau solaire mais je n'arriverai pas a le recharger à plus de 35 % de sa capacité.
Nous continuons donc la traversée entamée la veille qui nous permet de longer par l'Est les parois du Mont Viso qui nous dominent de plus de 1000 m.
Au bout d'une heure et demie nous arrivons à un premier col qui nous alerte sur la montée de la mer de nuage.
Bien qu'étant à 2700 m, de toute part, les nuages submergent les crêtes environnantes. Il nous faut nous dépêcher et rejoindre un peu plus loin un second col qui va nous permettre de redescendre plein ouest sur près de 800 m.
De ce col, nous pouvons voir que la menace se précise. La mer de nuage est maintenant juste au-dessous de nous et nous allons devoir descendre une vallée qui n'apparaît pas sur notre carte IGN. Heureusement, je vais pouvoir utiliser les 30 % de mon téléphone GPS mais avec les nuages, il ne va plus pouvoir se recharger sur le panneau solaire.
La descente se fera quand même avec pas mal de visibilité. J'utilise le GPS surtout pour éviter de me retrouver au dessus de barres rocheuses. La neige, bien durcie par le regel de la nuit, est plutôt bonne.
Arrivé dans la vallée, c'est l'heure de la pose "repas". Le ciel se couvre de plus en plus et, même si nous sommes maintenant au dessus du plafond nuageux, nous sommes inquiets pour la suite car je n'ai plus de GPS et la carte italienne qui couvre les abords de la frontière est très imprécise. 

Pour rejoindre le col Vallente qui nous doit nous permettre de rentrer sur le refuge du Viso, il nous faut remonter une très longue vallée sur près de 1000 m de dénivelé. Cela devrait nous prendre trois heures, cela va nous en prendre beaucoup plus.
Les premiers kilomètres sont longs mais, sous la mer de nuage ce qui nous donne une bonne visibilité malgré le jour blanc.. Nous ne croisons toujours personne. Au bout de deux heures, nous commençons à être absorbé par le brouillard mais l'itinéraire pour rejoindre le refuge Vallente est encore assez évident.
Nous y arrivons juste au moment où tout se noie définitivement dans les nuages. Nous avons juste le temps d'identifier notre itinéraire jusqu'au col Vallente 400 m plus haut : il zigzague au milieu des barres et le col est assez étroit. Sans visibilité, sans positionnement GPS et avec une carte plutôt imprécise, cela va être coton. Quel dommage de ne plus avoir de batterie sur mon téléphone!!!
Apres une pause pour se restaurer et se remonter le moral, on se lance.
Nous n'avons comme instrument de navigation que la carte, la boussole et l'altimètre. Nous devons prendre plein nord, puis vers 2550 m obliquer au Nord ouest, puis encore plein nord jusqu'à 2700 environ puis revenir vers le nord est pour atteindre le col à 2816.
Nous avançons donc très prudemment par toutes petites étapes et faisant à chaque fois le point.
La pente se raidit.
Sébastien qui ferme la marche et surveille mon azimut m'interpelle en me disant que je prends trop à l'Est.
Je corrige. 10 mn plus tard, alors qu'il a du mal à me distinguer dans cette purée de pois, il me rappelle et me dit que nous sommes allé trop à l'ouest...
Certes, mais il y a des barres un peu partout et je suis dans une léger talweg, raide mais rectiligne qui nous permet de prendre de l'altitude.
Vers 2600 m, nous apercevons au dessus de nous et à notre gauche de grosses masses noires. Cela doit être de sacrées barres!!!.
Nous nous approchons... il ne s'agit en fait que de gros rochers de quelques mètres de haut.
C'est étonnant de constater à quel point le brouillard à couper au couteau brouille les perceptions, les perspectives...
Je prend plus à l'est...j'avance et d'un seul coup je sens comme un léger souffle qui vient du bas. J'appelle pour faire réagir l'écho... rien...
Le brouillard se déchire alors quelques secondes.., j'entrevois du vide et en face quelques rochers... j'étais juste au dessus d'une barre de plusieurs dizaines de mètres.
Prudemment, je fais marche arrière sans même tenter une conversion sur cette pente dure et raide... au dessus du vide.
Nous reprenons notre cheminement encore plus prudemment en nous arrêtant tout les 25 m de dénivelés pour faire le point.
Globalement, nous prenons trop à l'ouest. Finalement, cela me rassure car je suis sur d'arriver à gauche du col et de ne pas tomber dans le vide sur ma droite.
Nous croisons un gros bloc contre lequel s'est formé une congère. Je lance sans plaisanter que cela sera probablement un bon point de replis... pour bivouaquer car il est hors de question de tenter de redescendre vers le refuge Vallente avec ce brouillard et ce terrain si compliqué;
2670 : plus que 150 m pour atteindre l'altitude du col.
La pente se redresse. J'insiste pour que chacun soit très concentré sur sa progression, enlève les cales de montée pour que les couteaux accrochent bien la pente. Si quelqu'un glisse ou perd un ski, on va avoir un grave problème...

Je fais quelques conversions en essayant de bien rester dans l'axe. Je viens buter vers un barre qui me paraît énorme et qui, une fois contre, ne fait pas plus de 2 à 3 m de haut. Je la contourne par la droite et prend pied au-dessus. Il y a comme une inflexion de la pente qui nous permet de nous regrouper.
Nous sommes désormais à 2760 m, 60 m sous l'altitude du col qui selon les azimuts suivit est forcément à droite... mais à quelle distance ?
L'erreur de cap est bien volontaire mais de 10 m, 100 m 200 m ?
Le vent s'est tout à coup levé. Il vient dans notre dos... Cela indique que nous sommes tout près de la crête.
Après avoir fait le point, nous repartons vers la direction supposée du col en suivant une ligne Nord Est assez ascendante.
2780, c'est à nouveau très raide... 2800, c'est de plus en plus raide, 2810, plus que quelques mètres, 2820, 2825, cela devient trop raide et mes couteaux ont du mal à mordre la neige dure. Je demande au groupe, 10 m en dessous de moi de stopper. J'avance encore quelques mètre en accrochant la neige avec ma main gauche quand je réalise que je suis en train d'escalader ..... une corniche, la corniche du col!

Je fini par déboucher .... 15 m au-dessus du col, légèrement à droite. La présence d'une inscription illisible, d'une grosse marque orange et d'un kairn corfirme bien que nous sommes au col Vallente.
Le soulagement est patent. Le stress retombe quelques minutes....
Le vent est maintenant assez fort et il fait très très froid (-10, -15 °)... 
Nous ne devons pas rester là !
Mais par où descendre alors que le brouillard est peut être encore plus dense côté français et qu'il y a aussi une belle barre à mi pente ????
J'appelle le gardien au téléphone satellite.
J'ai du réseau.
Ca sonne. Un sonnerie, puis une autre, puis encore une autre, puis une nouvelle....

Il répond.... Ouf !!!!
Il est presque plus content que nous de nous avoir.... enfin.
Il me dit que les secours pour nous retrouver ont été déclenchés et qu'il n'a jamais eu mon message de la veille. Je ne comprend pas vraiment pourquoi mais je n'ai pas le temps de lui demander des explications.
Je lui décrit notre situation et notre difficulté à descendre du col.
Il me donne alors quelques indications bien utiles  : descendre plein nord sur 30 m de déniv. un premier goulet, puis rencontrer un plat. Dès lors il faudra prendre main gauche en descendant sur plusieurs centaines de mètres...
Nous allons finir par rencontrer des barres descendantes et des coulées de neige . Il faudra dès lors descendre plein Nord jusqu'à 2500 m et nous devrions passer sous le plafond nuageux et regagner de la visibilité.
Nous enlevons les couteaux , mais pas les peaux afin de descendre le plus dans l'axe du goulet et éviter de perdre quelqu'un dans le brouillard.
En bas du goulet, c'est à nouveau plat.... mais, ca remonte de tout les côtés... Où sommes nous ???

Je pars main gauche et remonte quelques mètres et je comprend dès lors que nous sommes.... dans une cuvette profonde de 2 à 3 mètre maximum.
Avant d'entamer la grande traversée "main gauche", nous enlevons les peaux.

J'avance ensuite sans aucune perception, ni de la vitesse , ni de la pente. A la limite, je ressens mieux le glissement et la raideur de la pente en fermant les yeux et en me concentrant sur les sensations.
Cette traversée me parait ...interminable quand d'un seul coup, un mur noir.
Nous sommes contre la barre descendante dont il avait parlé.
Il nous faut maintenant repérer des petites coulées de neige et les suivre... C'est désormais beaucoup plus facile.

Effectivement vers 2450, à l'altitude du refuge du Viso, nous passons sous les nuages.
Nous n'avons plus qu'à suivre la courbe de niveau par la droite pour arriver sous le refuge et remettre pour quelques dizaines de mètres les peaux.

L'arrivée dans le réfectoire chauffé et devant une théière brulante a été un petit moment de bonheur.

Reste maintenant à savoir pourquoi les secours ont été déclenchés depuis... dimanche midi...

Mardi 2 avril : quiproquos, concours de circonstances et gendarmerie
Il fait beau mais c'est trop tard car nous devons rentrer sur Toulouse et il nous faudra probablement passer à la Gendarmerie de Guillestre pour faire le point sur les circonstances de ce déclenchement de secours... inopiné.

Sur les conseils du gardien, nous descendons directement sous le refuge sur une neige très ferme saupoudrée de 5 cm de neige fraiche.
Un vrai régal.
Cette descente nous obligera a repauter sur quelques dizaines de m de dénivelé mais cela en valait vraiment la peine.
Nous suivons ensuite l'itinéraire de monté jusqu'à Echalp sans trop pousser sur les bâtons.

Arrivé à destination, nous branchons nos téléphones et là, c'est l'avalanche..... de messages et de signalement d'appels manqués.
Visiblement, ce secours a préoccupé pas mal de monde.
Un de ces messages provient de la Gendarmerie de Guillestre qui souhaite nous entendre dès notre retour en vallée.
Joint au téléphone, il nous fixe rendez-vous à 14 h pour nous recevoir et nous remettre nos affaires personnelles, consignés dans un local de l'auberge de jeunesse.

En fait, l'affaire est plutôt cocasse : 

Samedi matin, nous avions dit à l'aubergiste que nous partions pour 3 jours et que nous ne serions pas de retour au plus tard mardi à 3 h de l'après midi.
Il semble qu'il n'ait retenu que ce dernier chiffre. Il a ainsi compris que nous ne partions que 3 h dans l'après midi ...... de samedi.
Résultat, dimanche matin, il s'est inquiété de notre absence et a déclenché les secours à midi.
La gendarmerie de Guillestre ayant été concerné par plusieurs accidents en montage cet hiver (dont 4 morts en février) a pris l'affaire très au sérieux.
Elle a tout d'abord cherché à savoir où nous étions partis et à combien.
Comme le gardien connaissait bien, Christian Biard dit "Bibi", la gendarmerie a facilement récupéré ses coordonnées et l'a joint à Toulouse pour obtenir plus de renseignement sur nos destinations, l'identité des participants, l'immatriculation des véhicules. Toutes ces informations étant inconnues de "Bibi", il a joint le Président du Club, Xavier,  qui a joint le secrétariat qui lui a dit que nous avions le téléphone satellite.  Xavier est ensuite allé au club (le dimanche) pour retrouver la fiche de sortie.... qu'il n'a pas pu trouver car elle était.... chez moi (d'où la nécessité de la photocopier et la laisser au club le jeudi soir).
Reste à retrouver le n° de téléphone satellite pour nous joindre.... Il a fallu donc interroger les encadrants qui s'en étaient servis mais qui ne se souvenaient pas exactement des 15 chiffres (les n° sont désormais sur le site dans la rubrique "matériel").
Parallèlement, j'avais de mon côté laissé plusieurs messages rassurant (un par jour) sur le téléphone portable de ma femme avec le téléphone satellite... mais elle avait égaré son téléphone chez un commerçant qui ne rouvrait que ...mardi matin. Elle était donc sans nouvelles et connaissait mal l'identité des participants. Tout juste savait-elle que nous allions au Viso.
Donc, la piste Toulousaine s'avérait .... infructueuse.

Parallèlement, les gendarmes ont minutieusement "épluchés" les affaires que nous avions laissé à l'auberge de jeunesse de Guillestre.
Il y ont retrouvé une photocopie de la carte de la Traversette et le n° de téléphone du gardien du refuge du Viso.
Ils l'ont appelé immédiatement pour obtenir confirmation de notre passage mais..... il était injoignable, son téléphone "Internet" de refuge étant ...momentanément hors service...
L'incertitude restait donc totale.
La gendarmerie a donc alerté le PGHM mais il était trop tard pour envoyer un hélico à notre recherche et surtout dans quelle direction.
Ils se sont néanmoins déplacé à Echalp, le départ du tour du Viso pour relever les immatriculations des véhicule. L'un d'entre eux celui de Régis arborait un autocollant Caf de Toulouse et un autre (celui de Stéphane) appartenait bien à un Toulousain.
Nous étions donc globalement localisé mais où ???

Entretemps, il semble que le PGHM ait cherché à nous joindre dans les différents refuges italiens qui sont tous équipés de téléphone de secours.
Effectivement vers 21 h 30, le téléphone a sonné à 4 reprise à 5 mn d'intervalle mais nous étions déjà couché depuis un petit moment et sortir des couvertures par - 8 ° pour traverser pied nu le refuge d'hiver nécessite un certain effort... que nous n'avons pas fait.  Nous avons eu tort.

Lundi matin, alors qu'il fait beau temps, les gendarmes joignent vers 9 h le gardien, qui leur confirme enfin notre passage, nos identités et notre destination.
Néanmoins, il n'a pas eu de nouvelles de nous, comme convenu (je lui avais laissé un message mais il n'a pas écouté sa messagerie !). L'alerte est maintenu alors que le mauvais temps arrive d'Italie.

Bref, quand je l'appelle vers 16 h depuis le col de Vallente avec le téléphone satellite, c'est donc un vrai soulagement pour lui et les gendarmes qui peuvent enfin définitivement arrêter les opérations de secours et lever l'alerte.

La morale de cet incident, c'est que, notamment à l'occasion d'un raid un peu engagé comme c'est le cas de celui du Viso, il faut semer des petits cailloux partout, c'est à dire être très précis sur les destinations, essayer aussi souvent que possible de donner des ses nouvelles en direct et pas à des messageries et enfin être très très clair sur les consignes d'alertes.

Ce concours de circonstance a malheureusement mobilisé par mal de moyens de gendarmerie (pas d'hélio tout de même). Nous en sommes désolés et un peu rassuré car... même isolé en montagne, on pense à nous....









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